Avant de gagner Port-Louis au petit matin, il était agréable de longer le waterfront de Mahébourg où quelques pêcheurs, les gestes lents, ramassent leurs filets. Les ados, assis sur des bancs, bavardent... L'hiver s'éloigne des tropiques et les arbres, de plus en plus fleuris, promettent une saison gourmande. Je guette les mangues...
Le bus me conduit jusqu'à Curepipe...
Qui visite Maurice se doit de traverser l'île à bord de ces engins d'un autre temps, fumant, et bruyant. Une aventure qui risque de décrocher le coeur des plus faibles. Les ronds points se transforment en lieu de prière car à bord, le silence révèle bien notre état émotionnel "en suspension" entre la vie et la mort. Les hectares de cannes à sucre dévalent à toute vitesse, le bus s'arrête, prend en toute hâte un passager et lance de nouveau la machine sur des routes anarchiques. Alors, de temps à autre, un moteur explose sur l'autoroute, un bus s'encastre dans un mur, et encore un autre se renverse, faute de prieurs, je suppose... Pourtant, quelque chose de charmant accompagne notre voyage... serait-ce l'incroyable indulgence des Mauriciens, leur capacité à contourner l'obstacle par la méthode douce... ou la foi ?
Mais venons à l'événement de ce dimanche : le
Maiden Cup. La course à ne pas manquer et qui rassemble tous les Mauriciens et le monde hippique une fois par un.Propriétaires de chevaux, entraîneurs, jockeys, parieurs les visages plus tendus, se congratulent à l'abris des regards indiscrets.
La foule se presse, parie, se risque à miser sur un cheval... La musique de far-west résonne et endiable le public.
Les chapeaux se frôlent, et chuchotent mille secrets de couloir... car les femmes, ici également, parlent de robes...
C'est un monde à part, avec ses gestes, son vocabulaire, son institution ; un monde très masculin, quelques femmes, trop rares, s'avancent sur la scène.
Un monde dominé par l'argent, son odeur s'écoule à flot et pousse certaines familles à la faillite, le jeu... le jeu bat son plein et le coeur, le temps d'une journée, savoure l'étreinte charnelle entre le cheval et ces quidams...
Et, voici qu'Olivier le Pirate d'un coup de téléphone, réveille le bon vieux temps du Tour de Maurice en roulotte. Ce dimanche à Port-Louis fut l'occasion de retrouver des visages connus, et, d'évoquer le passage de la roulotte au champ de Mars en... 2011.
Tenez-vous droit chers étalons, une jument fera son entrée..
Une animation, "interactive" avec les élèves, plonge dans l'époque 1810... 
En foulant le tarmac de Roissy, l'heure n'était pas au regret mais bien - et sous un soleil superbe, au désir d'aller de l'avant... 
Nul n'a hésité à employer le mot de : projet ambitieux, et c'est certainement ce qui donne à cette nouvelle page qui s'ouvre avec le gouvernement mauricien, une manière de penser le futur sans jamais le craindre. 
Les 90 jours qui ont précédé mon départ de l'île Maurice ont été d'une rare densité, mais il vient ce temps précieux où la malle, chargée de trésors, reprend la direction de la France. 
Au regard de Quidam quittant l'épaisse brume de l'abbaye de Saint-Maurice en 2007, il était légitime de penser que notre aventure ne dépasserait pas les portes du Finistère... un rêve dans un monde matérialiste. Une chimère... 
Tout d'abord, le report de notre voyage 2011 : Douarnenez/Paris est dû au peu de temps dont nous disposions pour la mise en place du projet. Il valait mieux investir pleinement ses énergies où la demande était très forte : l'île Maurice. 
2011 : Ile Maurice + Rodrigues : La roulotte de l'innovation, de la créativité et de la paix.
Dans la vie, il est important d'avoir un projet, de tenir bons les rênes, et, qu'importe la vitesse, pourvu qu'on avance...
