Jeudi 10 décembre : Action !


Le premier sentiment qui me saisit en foulant pour la première fois l'Ile Maurice est l'assurance que cette terre confortera ma foi au projet que je tiens dans ma main. Qu'en effet, l'association "Le Sabot et la Plume" donnera et recevra dans un équilbre parfait.
Chaque pas augmente cette certitude... et diminue les voix qui, en France, ont tenté de m'avertir que le rêve s'écroulerait.
Je me retourne sans cesse pour apercevoir cet oiseau qui vient de parcourir un si long vol... les montagnes l'enveloppent complètement sous un ciel bleu. Les vêtements se retirent et se nouent autour de la taille, la sueur perle sur nos fronts.
Je suis en été !
Et la blancheur de ma peau associée au motif de ma présence vont rapidement freiner mes premiers pas. Le douanier s'arrête sur le nom de famille, cherche dans sa mémoire tout rapport avec une personne de sa connaissance. De Villecourt ?
Ah ! Impossible d'avancer sans marcher sur les pas de mes grands-parents !
Parce que le motif de ma présence est associatif et professionnel, qu'il me sera impossible de disposer de temps pour m'arrêter sur mon histoire personnelle, je quitte l'aéroport avec le sentiment intense que, partout, la présence de mes grands-parents guide mes pas et renforce mon énergie...
Energie qui va se démultiplier au cours de mon séjour...
Le livre d'une vie se referme donc en quittant l'aéroport, dans le secret d'une riche correspondance et d'un rêve qui vient de toucher terre...

Rapidement, Dinand, un chauffeur du ministère me prend en charge et me conduit vers l'hôtel. Une réunion va se tenir au ministère de la culture dans les prochaines heures à Port-Louis où je présenterai le projet à toute l'équipe et où nous mettrons sur pied toute la programmation de mon séjour.

Dans la voiture, la conversation va se heurter à la langue, et l'échange avec Dinand, bien que parlant français, se réduire à l'essentiel. La radio est allumée sur "radio plus" et diffuse des airs de Sega. Dinand, aux origines indiennes comme 70% de la population, discret et d'une quarantaine d'années, semble ravi de parler la langue de Molière, d'une voix chantante...
L'autoroute nous mène de Mahébourg à Quatre-Bornes et traverse une partie de l'Ile Maurice en 45 minutes. L'hôtel se situe dans une ville dynamique et bien située pour faciliter les déplacements.
A mon arrivée à l'hôtel, ma toute première volonté sera de boire un thé au restaurant... Les visages échangent des sourires courtois, je n'ai pas encore dormi et observe le va-et-vient du matin, les vêtements légers à même les corps bronzés.
Quatre heures plus tard, une fois rafraîchie et changée, Dinand me conduit à la capitale de Maurice, Port-Louis. Les rues se racontent, entre le modernisme des tours et les volets en bois piqués par le temps. J'aime ces villes où le passé et le futur s'embrassent tendrement... les couleurs chatoyantes s'étalent dans les échoppes et les femmes parées de sari marchent dans les rues d'un pas mesuré...
Enfin, la réunion au ministère va me confronter au bugdet prévisionnel qui, lui, n'a pas été validé. Je réconforte chacun en précisant que le budget estimé à la hausse, fondera comme peau de chagrin dès que nous aurons la réponse à :
- le coût de construction de la roulotte ;
- la disponibilité de chevaux capables de tracter une roulotte.
Je quitte la réunion une heure plus tard, et dois, le lendemain rencontrer le ministre afin de revoir tous les points du dossier.
Il est prévu que je ferai les premiers repérages le lendemain, vendredi matin en visitant Mahébourg, où se tiendront les festivités.
La fatigue se fait ressentir, je pique une tête dans mon lit et m'endors d'un sommeil profond...

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