Vendredi 2 avril.
Le bilan que je dresse de mon séjour à l'Ile Maurice est positif. La course ne s'arrête pas là car il faut maintenir les échanges avec les futurs partenaires malgré l'éloignement.
J'ai pu rencontrer les enfants des CLAC - centre de lecture et d'animations culturelles, à Port-Louis et leur soumettre le concours lettres. Tous écoutaient en silence mais avec cette fièvre dans le regard, ce désir de conquête des mots, à leur manière. Et il est un don qu'ils possèdent, celui de slamer.
Aimée Chasles - directrice des CLAC, évoque à peine l'arrivée de la roulotte et aussitôt les idées fusent, le décor se met en place, les couleurs et les costumes festoient.
Ils ne sont pas issus des quartiers favorisés, raison pour laquelle nous instaurons un dialogue entre les écrivains et ces enfants, mais au bout de leurs doigts, les mots se transforment en or et les pensées en une oeuvre gigantesque...
Les repérages autour de l'Ile ont permis de tracer un itinéraire qui permettra à la roulotte d'aller à la rencontre des écoles, c'est-à-dire à la rencontre de cette diversité culturelle qui fait la richesse de l'Ile Maurice...
A trois jours de mon départ pour la France, le téléphone sonne...
- Bonjour, je suis Dawood, me signale l'interlocuteur...
- Oui...
- J'ai eu votre numéro de téléphone par Patrick, historien.
- Oui...
- J'apprécierais votre présence lors d'une réception que nous organisons le dimanche 4 avril au Méridien et à laquelle participe le président de la République...
Le 4 avril, seul jour que je pouvais consacrer à ma famille.
- Je vois comment m'organiser et je vous rappelle, je conclus.
Le dimanche 4 avril.
Je croyais être libre de toute obligation et pouvoir consacrer cette seule journée à ma famille. Comme un pélerinage, je voulais marcher sur les pas de mon grand-père, m'asseoir dans cette église où, une vie durant, il a prié... je voulais entendre sonner les cloches en ce jour de Pâques, et, puiser en elles toute la force...
Car ma famille avait son banc à l'église, et il était facile de fermer les yeux et de confondre le temps...
Mon passage à la télévision a été compromis par la tournure des événements politiques créant - comme - je l'ai écrit plus tôt, une véritable onde de choc.
Pourtant, et alors que je dois prendre la route vers Vacoas pour assister à la messe de Pâques et retrouver le parfum de cette enfance si bien conservée dans ma mémoire, il est décidé de revenir à la maison. A l'instant où la porte s'ouvre, j'entends la sonnerie de mon téléphone, oublié dans ma chambre.
Le journaliste de la MBC, conscient que je suis à quelques heures du départ, m'interroge sur la possiblité d'une interview car, précise-t-il, il souhaite vraiment diffuser le sujet.
- C'est incroyable, je lui dis, je ne devais pas revenir à la maison et le téléphone se met à sonner au moment où la porte s'ouvre... Vous pouvez me trouver toute la matinée à l'église de Vacoas, je lui précise. Je vous propose de venir après la messe...
A l'instant où les cloches retentissent, la voiture de la MBC apparaît dans un concert de joie et de fête, les chants traversent les murs et franchissent les portes.
Quelques minutes plus tard, et pour ma première prise de parole à la télévision mauricienne, apparaît en fond décor le clocher de l'église de Vacoas...
Répondant à l'invitation de Dawood, j'assisterai au dîner, assise à côté de l'ancien premier ministre et de l'ambassadeur de Chine. Au cours de la soirée, le travail de trois femmes sera salué, dont celui de notre association "le Sabot et la Plume".
A 5 heures du départ, et, grâce à l'importante médiatisation accordée au projet du Tour de l'Ile Maurice, trois nouveaux partenariats seront engagés, en faveur des enfants et du grand concours lettres...
Ce petit bout de territoire est doté d'une énergie rare et d'une vitalité qui force l'admiration...
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