La Belle-Roulotte...

Que dirait Jules Verne en découvrant notre roulotte mauricienne allant de son pas léger à la rencontre des enfants pour parler avec eux de l'histoire de l'ile Maurice, de livre et d'écriture ?
Que dirait-il en voyant ce jeune élève - pourtant peu amoureux de l'école, courir vers la roulotte, et, le regard fier et le front haut, lire sa lettre devant ses collègues de classe ? lettre qu'il a rédigee de sa plus belle plume...
Il dirait surement que cela ressemble à un "voyage extraordinaire"
Oui, il le dirait...
Mais le docteur Asgarally, lui, n'a pas regardé le voyage sous le même angle, peut-être n'a-t-il pas lu les ouvrages de Jules Verne, cet ecrivain francais natif de Nantes.
Et qui connait le passé négrier de la ville de Nantes comprendra la référence...

Alors effectivement, il ne s'agit pas ici de la Belle-Roulotte de César Cascabel, mais bien de la "roulotte de la culture" qui s'avance avec grace sur les routes...
Roulotte construite par des Mauriciens pour commémorer le bicentenaire de la bataille de Grand-Port (1810-2010).

Faire s'ouvrir les pages de l'histoire tout en impliquant la population à revivre une époque par le jeu de l'écriture et de la lecture... telle est notre mission, à nous, l'association "le Sabot et la Plume".
Aussi, à la publication de l'article d'Issa Asgarally, se pose la question suivante : comment un "intellectuel" peut-il s'offusquer qu'un tel voyage litteraire, culturel, et pédagogique donne l'envie et le désir à ces jeunes génerations de comprendre l'histoire, de voyager avec elle et d'écrire ?

Peut-être est-il possible de s'offusquer lorsque l'esprit reste muré, le regard fixé sur un poste de television et refusant de "découvrir" les profondeurs du voyage, ses rondeurs, ses lueurs, et sa lumière...

Le bilan que nous dressons du Tour de l'ile Maurice en roulotte - le ministère des arts et de la culture, le gouvernement mauricien et l'association "le Sabot et la Plume" est OUI, très positif.
Partout, le regard enchanté des enfants etait parcouru par cette soif d'en savoir plus, d'aller saisir sa plume, de voyager dans le passé, "leur" passé.

Nier l'histoire, c'est abandonner des enfants sur le chemin de l'ignorance, ou cela conduit-il ?

Je l'ai suffisamment répeté au public "présent" : ce voyage est le notre, car je ne suis pas seulement "écrivain-voyageuse, mais aussi et surtout, franco-mauricienne, alors, essayons ensemble de comprendre comment c'etait en 1810 a l'Isle de France. Essayons de comprendre les enjeux de cette bataille, ce qui précède et ce qui suit... le traité de Paris (1814), la construction de l'hippodrome, l'abolition de l'esclavage, l'accession à l'indépendance, etc.

Cette fois-ci Bonanza prend la parole pour rappeler a monsieur Asgarally que, si nous avons choisi la roulotte pour evoquer 200 ans d'histoire, c'est parce que le cheval symbolise a cette époque la "paix"... et pour cela, je vous laisse ouvrir les autres pages de l'histoire... l'ouverture de l'hippodrome du Champ de Mars en 1812, preuve qu'un champ de guerre, après la bataille, devient un champ de "paix".
Dans une société de plus en plus technologique, de plus en plus rapide, ou le temps est un luxe et la violence partout diffusée sous des formes "ludiques", et qui écarte de son champ de vision le rapport essentiel a l'animal et la nature, c'est une chance qu'un gouvernement ait mesuré la force de ce voyage en roulotte... cette roulotte qui chante la culture, le livre et l'écriture.

Monsieur Asgarally, en cette année du rapprochement des cultures, je vous invite cordialement a venir à la lumière de la roulotte, faire couler de l'encre...
Une plume vous y attend...

Clémence - Le Sabot et la Plume...



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