Tant d'énergie dépensée pour la réussite d'un événement qui dépend entièrement d'un moyen de transport que nul ne possède, encore.
Le temps qui nous sépare du départ de la roulotte est limité, et les marges très courtes. La réussite d'un événement dépend également de tous les paramètres imaginés, mis en place, et réfléchis pour qu'au moindre écart, l'organisateur ait la réponse. Ce travail de l'ombre, nul ne le voit, nul ne le connaît mais il est le frisson du chef de projet. Tout cela est un métier qui doit permettre la réussite d'une fête sans que nul ne saisisse les pannes, les bégaiements. Le cerveau fume en permanence et ne connaît pas de repos, pas de RTT.
Aussi, lorsque le jour décline, je reprends mes notes, mes observations et progresse dans la logistique d'une fête à venir, habitée par elle. Et la nuit, la porte s'ouvre sur des images gardiennes du trésor... La respiration, le regard, tout en soi est porté au plus haut degré de ce futur proche - féerique. Du silence jailissent les chants, des champs retentissent les guitares et le vide se pare d'un son et lumière enchanté. Le regard du "créateur" doit peindre cette lumière en permanence.
Car même l'aveugle doit saisir la magie du spectacle à venir.
Mais ce matin, j'apprends qu'Olivier François ne peut confirmer le rendez-vous alors que je suis déjà à Port-Louis avec Dinand. D'un pas lent, presque lourd, nous déambulons dans les rues... ici et là.
Sandhya qui coordonne tous les rendez-vous tente de joindre de nouveau Olivier François pour fixer la réunion (je précise que rien n'avait été fixé encore et simplement "proposé"). Nous nous accordons sur mercredi 16, à 10H00.
Un jour de plus d'attente, trois jours avant le départ pour la France, le coeur est solidement accroché, waouh !
Une fois sortis des bureaux, une question se pose : où allons-nous maintenant ? Quelle partie de l'Ile Maurice reste-t-il à découvrir ?
Direction le sud. Souillac.
J'ouvre le guide et me renseigne sur les sites à visiter. Oui ! Bois Chéri et sa fabrication de thé. Souvenez-vous dans l'avion, les parfums enivrants et les souvenirs d'enfance.
La météo varie d'un kilomètre à l'autre, brouillard, pluie, soleil, inégalement répandue. Nous traversons l'Ile du Nord au Sud en passant par "La Britannia Sugar Estate" et ses cheminées fumantes, Saint-Aubin, Bois Chéri (ci-dessous, le thé).
En nous approchant de Souillac, je demande à visiter le musée du poète mauricien Robert Edward Hart ainsi que le cimetière où il repose et où cohabitent les marins. Les portes fermées vont s'ouvrir grâce à l'immatriculation de la voiture (ministère) et la visite se déroule dans un cadre privé. La maison, plusieurs fois détruite par les cyclones, est construite en maçonnerie de corail. A l'intérieur, l'homme, d'origine franco-irlandaise aimait à se recueillir et à recevoir. Ses poèmes écrits en français aussi bien qu'en anglais furent salués par l'académie française et la couronne britannique. Par la fenêtre ouverte, la mer agitée me rappelle nos côtes bretonnes et plonge le visiteur dans une atmosphère propice à la solitude, écrire et ne jamais sécher car ici, l'encre semble couler à flot.
Le soleil est au zénith... tout en soi écoute le bruit sourd et avance prudemment entre les tombes et les pierres éparses, à la recherche d'un nom, d'un corsaire breton...
Et la Bretagne distante de plus de 9 454 km dessine le sud de l'Ile.
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