Mercredi 14 juillet - Mahébourg

La bataille de Grand-Port oppose du 23 au 28 aout (26), les forces françaises et Britanniques. Nous devons le succès de cette bataille à une résistance farouche, à l'excès de confiance du capitaine Willoughby, et la chance que le capitaine Duperré face route vers l'Isle de France.
Voici venu le moment pour notre équipage de franchir les portes de la toute derniere école...
les rues sont bloquées par la police et partout la foule se presse, autour de la roulotte, devant les portes de l'école. La fete bat son plein... le ministre Bunwaree est en route...
Des chants nous parviennent dehors, nous devinons l'importance de l'arrivée.
A quelle heure faites-vous votre entrée ? me demande Sandhya.
Je sais que tous nous attendent... mais...
- 14h30, precises.
A l'écart, je revois toute la coordination du spectacle avec l'équipage, puis seule, je revise mon dernier texte... un clin d'oeil final.

A 14h30, nous entrons dans l'école Willoughby sous une haie d'honneur puis escortée par de jeunes soldats, frappant du pied... Au loin, derriere plus de 1 000 enfants, un chant que nous aimons remplit l'espace : Santiano', repris en choeur par la foule présente.
Chanson de nos enfances... qui exhorte cet appel profond au voyage et a la mer...
Nous invitons les enfants a battre des mains, a pousser loin la chanson.
Puis, le micro va m'etre tendu...

40 minutes de spectacle inter-actif avec les enfants... 40 minutes de chants, d'un morceau de guitare que nous joue Olivier, dans une cour rendue a son plein silence. Sa voix résonne au plus profond de nous parce qu'elle rappelle - sur un air de Cabrel, les larmes d'une population enchainée...
Nous sommes en 1810, un vent de liberté souffle depuis la France et gagne Maurice...
Nous invitons le public a chanter la Marseillaise avec nous ; le ministre - arrivé plus tot que prévu, se lève...

La bataille va avoir lieu... la France remporte la victoire, mais trois mois plus tard, les Britanniques, en nombre, prennent l'Ile. En 1835, l'esclavage est aboli, en 1968, l'ile accede a son indépendance et, en 1992, elle devient une République.
Tout le monde est invité à chanter avec nous l'hymne mauricien et, debout, nous clôturons le spectacle... émus.
Une série d'animations va ensuite se tenir, notamment un spectacle dans lequel les enfants interprètent les capitaines Duperré et Willoughby lors de leur hospitalisation à la maison Robillard - transformée en infirmerie et tandis que la bataille se poursuit.
Enfin, avant la prise de parole du ministre, Vasant Bunwaree, il m'est re-donné le micro. L'occasion pour notre association de remettre de la part de Jean-Yves le Drian, président de la Région Bretagne, un tres beau livre et de rappeler le soutien de nombreux Bretons et francais dans notre voyage.
A ce moment, la voix sensible de Bonanza s'éleve...
Elle m'invite à la rejoindre... car, elle aussi, elle a quelque chose à dire.
Bonanza s'avance vers moi tenant sur son dos une lettre...
Celle-ci que j'ai rédigée en créole avec l'aide de notre chauffeur Nick, va temoigner du pari de ce voyage, de sa part de folie, de son succès et surtout... de la demande très forte de renouveller cette expérience en faisant s'ouvrir d'autres pages de l'histoire...
Enfin... dans la lecture de la lettre, c'est le ministre que Bonanza traite de 'fort', puis de 'fou', ce qui vaudra bien des éclats de rire,- et des enfants, et des officiels !!
Le dernier mot, de droit, appartenait au cheval, symbole de paix...

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