Les fleurs du mal...

Paris, exquise et luxueuse Paris s'éloigne de Charles Baudelaire à mesure que les vents le guident vers l'Isle de France en 1841. Un seul voyage transforme-t-il un homme comme le voudraient les parents du jeune Charles, ou bien, ne libère-t-il pas toutes les passions ?
Charles Baudelaire, en route vers les Indes, va découvrir l'Isle de France où il puisera des essences précieuses à l'écriture des fleurs du mal.



Quand, les deux yeux fermés,

en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ;

Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'œil par sa franchise étonne.

Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,

Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.


Charles Baudelaire, les Fleurs du Mal

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